Les Français se désintéressent de la politique car ils ont pris conscience que, dans la plupart des domaines, leur vote n’a plus de prise sur la réalité. Ceux qui nous gouvernent ne font plus, ils défont.
Notre objectif principal sera de restituer à la France son indépendance et sa puissance. Pour y parvenir, nous rebâtirons un État fort et stratège ayant les moyens de défendre les intérêts de la Nation et des Français. Nous rendrons ainsi la fierté à tous ceux qui servent et nous redonnerons tout son sens à l’action publique.
C’est le sens de mes cinquante propositions, dont beaucoup sont impossibles à réaliser dans les conditions actuelles de sujétion de la France par rapport à l’Union européenne (UE). Celles marquées d’un (1) sont interdites au moins en partie ; celles marquées d’un (2) ont été rendues impossibles par la concurrence mise en place par l’UE ; celles marquées d’un (3) ne peuvent pas être financées dans le cadre du pacte de stabilité budgétaire, de la politique monétaire de l’UE et du dumping social et fiscal qu’elle organise.
Pourtant, ces propositions ne font qu’appliquer des principes constitutionnels français tels que définis dans la Constitution ou ses textes annexés : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Préambule de 1946 ou Charte de l’environnement.
C’est que la hiérarchie des normes théorique, qui place la Constitution au-dessus des traités, n’est plus respectée, depuis que la Cour de justice de l’UE – suivie malheureusement quelques décennies après par les juridictions françaises – a jugé que les principes de l’UE étaient supérieurs aux principes constitutionnels de chaque État. En cela, elle méconnaît gravement l’article 4 du traité sur l’Union européenne (TUE), qui indique lui-même que cette dernière « respecte l’égalité des États membres devant les traités ainsi que leur identité nationale, inhérente à leurs structures fondamentales politiques et constitutionnelles. »
Pour mettre un terme définitif à cette extension abusive et restaurer les possibilités d’agir de la démocratie et stopper le dépérissement organisé de l’État et de la France, nous demanderons aux Français de confirmer par référendum que les principes contenus dans la Constitution et ses textes annexés font bien partie de l’identité nationale de la France au sens de l’article 4 du traité sur l’Union européenne.
Grâce à cette correction, les principes bruxellois, comme la concurrence libre et non faussée ou les libertés de circulation des marchandises, des capitaux, des travailleurs et des services, cesseront d’être absolus. La France pourra en effet adopter des lois qui y font exception si elles ont pour but l’application de ses principes constitutionnels, tels que la protection de l’environnement, la propriété nationale des services publics ou des monopoles de fait, les droits sociaux reconnus en 1946 ou le principe de souveraineté nationale. Cela nous permettra notamment de prendre les cinquante mesures qui suivent sans renier nos engagements.
Cet acte fort sera en outre le point de départ d’une grande concertation avec nos partenaires pour établir enfin une Europe des nations fondée sur la coopération et non plus sur la technocratie, la concurrence et la faveur donnée à l’oligarchie.
Par ailleurs, même si la politique actuellement menée par la Banque centrale européenne (BCE) est moins mortifère qu’il y a quelques années, rien ne dit qu’elle continuera à être aussi arrangeante : le retour de l’inflation pourrait en effet inciter l’Allemagne à réclamer un retour à une politique centrée sur la seule stabilité des prix. En outre, l’euro a été conçu de telle manière qu’il avantage considérablement l’économie allemande et désavantage l’économie française. Enfin, comme les Grecs l’ont découvert à leur détriment, il constitue un moyen de pression de la part des marchés via la BCE contre les velléités d’indépendance des peuples.
La question de la souveraineté monétaire devra donc, dans un deuxième temps, être examinée. Après un débat permettant de considérer la situation créée par le premier référendum et les prises de positions de nos partenaires qui en découleront, nous demanderons, six mois après, aux Français s’ils souhaitent quitter l’euro et revenir à une pleine souveraineté monétaire qui rende à leur industrie et au secteur touristique si important en France un avantage comparatif décisif.
Seule une construction respectant le légitime attachement des peuples européens à la démocratie et à l’indépendance, au lieu de créer artificiellement des différends par l’application d’une idéologie dépassée, peut répondre à l’ambition que nous partageons d’un continent uni par l’amitié et la paix.