Intervention de Djordje Kuzmanovic, président de République souveraine, au débat organisé par le mouvement Oser la France
Le fait de participer à un débat ou de donner une interview dans un média ne signifie pas nécessairement que nous partageons les convictions de nos interlocuteurs, mais correspond à une volonté assumée de dialogue – élément essentiel dans une démocratie – et au souhait de faire entendre notre position au plus grand nombre.
Le samedi 30 mars, Djordje Kuzmanovic, président de République souveraine, a participé en tant qu’invité au débat organisé par Oser la France.
Présidé par le député LR du Vaucluse Julien Aubert, ce mouvement attaché à la souveraineté nationale se revendique de l’héritage gaulliste.
Le débat, qui a notamment opposé Djordje Kuzmanovic à Henri Guaino, a porté sur la stratégie que les forces d’opposition devaient adopter face au pouvoir, et notamment sur les choix s’offrant aux souverainistes.
Djordje Kuzmanovic a présenté le mouvement République souveraine, qui vient d’être officiellement lancé, puis a livré son analyse de la situation.
À ses yeux, Emmanuel Macron a beaucoup de chance car malgré la faiblesse de son socle électoral et une légitimité fragilisée par le mouvement des gilets jaunes, il est servi par l’ineptie des forces d’opposition. En effet, alors qu’il a rompu avec le clivage gauche droite, parvenant à fédérer tout un bloc élitaire, européiste et ultralibéral – son gouvernement comprend des personnalités venant des anciens partis de gouvernement, le PS et LR, et son discours s’adresse à un auditoire mixte –, l’opposition n’a pas saisi la portée historique de cette reconfiguration. Ainsi, à gauche comme à droite, l’heure est au rassemblement de son camp. Même Jean-Luc Mélenchon, le seul à avoir tenté, avec la France insoumise, d’incarner une force populiste, est revenu à un rassemblement à gauche classique.
Outre leur multiplicité – à gauche, ils ne sont pas moins de quatre candidats à vouloir rassembler autour d’eux –, ces appels au rassemblement sont pourtant fondamentalement bancals, car les différentes forces en présence ne sont pas d’accord sur grand-chose. Sur quel programme commun peuvent-ils alors rassembler ?
Une grande partie des élites dirigeantes de gauche comme de droite restant acquises à la doxa néolibérale européiste, il ne leur reste comme dénominateur commun que les questions sociétales, ce bac à sable de la politique. On le constate à droite avec la mise en avant de François-Xavier Bellamy qui tente de fédérer la droite autour d’un conservatisme classique, alors qu’en face, les forces de gauche ne peuvent s’entendre que sur un vague progressisme.
Le moment historique exige pourtant tout autre chose. Face au bloc élitaire d’Emmanuel Macron, il faut construire un bloc populaire qui défendrait tout ce que le pouvoir détricote : la souveraineté de la France, le modèle républicain, la justice sociale et la laïcité. Comme à l’époque du CNR, ceux qui s’opposent à cette entreprise de destruction devraient s’entendre sur un compromis historique.
Les souverainistes convaincus de la nécessité de défendre la Nation, l’identité et la place de la France dans le monde doivent comprendre que l’ultralibéralisme économique est incompatible avec l’indépendance, et reconnaître l’urgence de sauver le modèle social français, de réduire les inégalités et de renforcer la solidarité. En face, les militants de la question sociale doivent se rendre compte que leur objectif est inatteignable sans retour de la souveraineté.
La constitution de ce bloc souverainiste, social et républicain, opposé aux anciennes élites fédérées ou satellisées par Emmanuel Macron, est indispensable pour lutter contre l’oligarchie qui saborde la France, son État et son peuple.
NB : République souveraine ne propose aucune alliance aux responsables politiques de droite ou de gauche ; le propos de Djordje Kuzmanovic s’adresse aux militants et plus encore aux simples Français, qu’il s’agit de convaincre de la nécessité de construire une nouvelle force politique sur ces bases.