Communiqué de presse : RS et laïcité, une mise au point nécessaire
Guylain Chevrier et Jean-Baptiste Chikhi-Boudjeia, les responsables de la commission laïcité de RS, nous ont fait part de leur décision de quitter le mouvement, à la suite du rappel sur les réseaux sociaux de la publication d’une tribune dans Marianne en octobre dernier, “Loi contre le séparatisme, la montagne accouche d’une souris”, avec laquelle ils se trouvent en désaccord. Nous regrettons leur départ mais leur gardons notre amitié : nous savons que nous partagerons à l’avenir d’autres combats, comme nous avons ou le faire lors de ce magnifique rassemblement du 20 septembre Place de la République :
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/liberte-egalite-fraternite-laicite-voila-le-combat-rendez-vous-le-20-septembre
Leur départ a suscité des doutes et des inquiétudes parmi des membres de RS et des sympathisants. Cela appelle donc une clarification sur les positions de RS sur ces questions, conformément à sa charte adoptée au congrès fondateur de décembre dernier, salué partout au-delà de RS et très claire sur la laïcité.
https://www.republique-souveraine.fr/charte/
1/ RS est attachée à la laïcité, c’est à dire au principe brillamment exposé par Victor Hugo : “L’Église chez elle et L’État chez lui.” Elle est favorable à l’application stricte de la loi de 1905, et même à son extension aux services publics sous statut privé, dont les agents ne doivent pas arborer de signe ostensible religieux.
2/ RS est favorable à l’abrogation du concordat en Alsace-Moselle. Ce n’est que si – et seulement si – cette abrogation n’avait pas lieu que les auteurs de la tribune imaginaient d’y inclure l’islam au nom du principe d’égalité. Cette remarque n’est pas une proposition officielle de RS. La fin du régime concordataire et l’application de la loi de 1905 (ligne défendue dans l’article) est BEL ET BIEN le programme de République souveraine, comme chacun peut le constater sur notre site en date du 7 mai 2020 :”Non à l’offensive concordataire libérale du Président de la République : combat social, combat laïque, même combat”
https://www.republique-souveraine.fr/?s=Concordat
3/ RS considère que la patrie est en danger à cause de l’influence grandissante non de l’islam, qui, comme les autres religions, peut être compatible avec la République, mais de l’islamisme, c’est à dire de sa version fanatique (le salafisme) et politique (les frères musulmans). Dans la lutte sans merci qu’elle appelle de ses vœux contre cet ennemi mortel, la République devra mobiliser tous ses enfants, y compris ceux qui seraient de religion musulmane. Chacun a le droit de ne pas aimer l’islam et de le dire – cela s’appelle la liberté d’expression, et c’est un trésor qu’il faut protéger. Mais politiquement, RS considère que lorsque l’époque exige le rassemblement du peuple français, il est pour le moins absurde de vouloir en repousser une partie.
4/ RS promeut le retour au concept d’assimilation : chacun peut s’assimiler à la Nation française en reprenant à son compte le legs de souvenirs qui la constitue en même temps que la volonté d’écrire un futur en commun, sans rien renier par ailleurs de son éventuelle identité familiale d’origine étrangère. L’identité nationale française peut coexister avec une identité personnelle liée à une région française ou à un pays étranger.
5/ RS considère le voile islamique comme un vêtement qui, consciemment ou non, volontairement ou non, met à mal l’égalité entre les femmes et les hommes et la tradition française de mixité dans l’espace public. S’agissant de la question juridique pointue de savoir si les parents d’élèves accompagnateurs de sortie scolaire doivent ou non être considérés comme des collaborateurs occasionnels du service public, RS assume une diversité de positions en son sein. Les débats ont cependant indiqué que la majorité préférait ne pas céder un pouce de terrain à cette pratique. Et d’ailleurs, si des divergences demeurent, ce n’est pas sur le fond de ce que le voilement exprime, mais sur les modalités de mise en œuvre d’une reconquête républicaine en ce domaine.
Un rappel de principe pour conclure : une tribune, même signée par le président du mouvement et le responsable du bureau argumentaire, AVANT le congrès fondateur reste l’expression de deux auteurs. Lorsqu’ils évoquent des pistes de réforme ou des propositions de positions sur des questions juridiques précises, telles que l’application aux lieux de cultes construits depuis 1905 de la nationalisation effectuée en 1905 des lieux de culte existants, ou une position plus libérale que la majorité sur le statut des parents accompagnateurs de sortie scolaire, les auteurs n’ont fait que verser des propositions au débat et ne fixent pas pour l’éternité un article de foi que doivent partager tous les membres du mouvement.
Une fois encore, c’est le congrès souverain qui a statué sur nos principes. A la différence du pape, le président de RS n’a pas à lui seul le pouvoir de fixer un dogme !
RS espère que cette mise au point rassurera tous ceux qui, à juste titre, sont attentifs à ces questions.