Karabakh : un cessez-le-feu en trompe-l’œil.
République Souveraine s’inquiète du cessez-le feu signé le 10 novembre dernier à Moscou entre le Président azéri Ilham Aliyev, le Premier-Ministre arménien Nikol Pachinyan, sous les auspices de la Russie. S’il permet au Nagornyï-Karabakh (Artsakh) de renouer temporairement avec la paix, il place la population arménienne dans une situation des plus délicates.
République Souveraine déplore les modalités hâtives et partiales de ce cessez-le feu, qui sera difficilement applicable sur place. Un fragile corridor relie désormais le Nagornyï-Karabakh à l’Arménie. La ville stratégique de Chouchi, berceau historique de la culture arménienne, passe sous contrôle azéri et devient un cul-de-sac routier, mais dont l’aplomb rocheux permet à Bakou de menacer du canon à tout moment Stepanakert, la capitale du Nagornyï-Karabakh. Dans des conditions aussi asymétriques qu’humiliantes, le maintien et la réinstallation des populations civiles seront très problématiques et le développement commun de la région ne peut être envisagé. Par ailleurs, un corridor reliera l’enclave azerbaidjanaise du Nakhitchevan au reste de l’Azerbaïdjan via le territoire arménien, établissant de fait une continuité entre la Turquie et Bakou, élément essentiel du projet d’expansion d’Erdogan dans le Caucase.
République Souveraine appuie la volonté d’Emmanuel Macron de vouloir rééquilibrer les futures négociations entre les 3 forces belligérantes (Artsakh-Arménie-Azerbaïdjan) vers plus d’objectivité et à l’intérieur du seul cadre du Groupe de Minsk et réprouve toute ingérence impérialiste de la Turquie, tant au Karabakh que sur d’autres terrains.
Les liens profonds qui unissent les peuples arméniens et français impliquent que notre pays soit aux côtés d’Erevan et des habitants du Nagornyï-Karabakh, désormais quasiment enclavés, en pesant pour une solution viable qui éloigne les perspectives de guerre.
Commission affaires étrangères et défense de République Souveraine