Récupérons Paris !
Pour que Paris soit toujours Paris – Tribune élections municipales Paris 2020
Aujourd’hui, Paris est à la croisée des chemins. C’est vers elle qu’ont convergé les gilets jaunes pour dire à la Nation qu’ils voulaient vivre dignement de leur travail. C’est dans ses rues que les travailleurs défilent aujourd’hui pour défendre l’assurance-vieillesse. C’est là que se concentrent l’extrême richesse des milliardaires et l’extrême pauvreté des sans-droits ; c’est là qu’éclate la fracture entre la ville intra muros et la banlieue où logent bon nombre de ceux qui la font fonctionner.
Paris doit choisir : soit elle reste le creuset du peuple français soit elle devient, comme Londres, une cité-État riche et méprisante cernée par un peuple pauvre et hostile. Veut-elle continuer à être la capitale brillante d’une nation qui étonne le monde ou borne-t-elle son ambition à n’être qu’un comptoir parmi d’autres de l’oligarchie mondiale ?
Lors de l’élection municipale à venir, les Parisiens auront le choix entre deux macronistes – Benjamin Griveaux et Cédric Villani –, l’actuelle maire qui s’est déclarée Macron-compatible, et Rachida Dati, la rescapée d’une droite en déroute qui l’est tout autant. Toutes ces écuries sont tellement interchangeables qu’elles finissent par fusionner, comme Pierre-Yves Bournazel avec Griveaux ou David Belliard avec Villani. Entre eux, aucune différence de nature, mais des nuances entre la bourgeoisie de l’est ou celle de l’ouest de Paris, entre Naturalia et Fauchon. Le projet est le même : poursuivre la politique actuelle – et passée – de la ville, qui accentue la disparition de la mixité sociale au profit des plus riches, de concert avec le big business. Symbole de ce système : la rénovation du forum des Halles, qui a permis à Anne Hidalgo de brader ce patrimoine hautement rentable à Unibail, le géant de l’immobilier commercial dont Benjamin Griveaux était le lobbyiste en chef pour 17 000 euros par mois.
Nous, Parisiens membres, amis ou sympathisants de République souveraine, refusons le destin que nous préparent ces candidats de la collusion et du conflit d’intérêts. Il faut à cette élection une alternative républicaine, attachée à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, dégagée des réflexes dogmatiques de la gauche et de la droite qui ne répondent plus aux aspirations des électeurs. Voici quelques-unes des pistes que nous proposons.
Souveraineté populaire
Les Parisiens s’impliquent lorsqu’on leur en laisse le choix, comme c’est le cas avec les budgets participatifs. Nous devons leur offrir plus d’occasions de le faire : référendum d’initiative citoyenne (RIC) révocatoire pour toutes les délégations de service public (Velib, Autolib, crèches…) ; référendum sur les grands projets d’aménagement comme ceux de la Gare du Nord ou du quartier Montparnasse.
L’organisation des Jeux olympiques coûtera cher aux Parisiens. Ces Jeux sont une occasion unique de raviver le rayonnement de Paris, mais à condition de s’assurer que leurs retombées économiques profitent à ses habitants. Il est encore temps de contrôler la gestion de l’événement pour en faire un grand moment populaire et un modèle de développement urbain – et non une aubaine pour quelques financiers.
L’attribution des logements sociaux et des places en crèche ainsi que l’octroi des subventions municipales doivent se faire de manière transparente, à partir de critères précis et sur l’avis de jurys citoyens tirés au sort. Assez d’obscurité qui dissimule trop souvent le clientélisme ! Par ailleurs, la mairie doit cesser toute relation avec les associations communautaristes qui mettent en danger la cohésion de la cité.
Souveraineté économique
Les cahiers des charges des marchés publics doivent garantir que les entreprises attributaires ne cachent pas, par des cascades de sous-traitance, le travail détaché plus ou moins frauduleux, voire le travail dissimulé. Il faut obliger les entreprises de travaux publics travaillant pour la Ville à employer des travailleurs réguliers, payés décemment et protégés par le système social français. La Ville doit également utiliser en priorité des produits alimentaires issus de l’agriculture locale et respectueuse de l’environnement.
Nous nous battrons contre l’ouverture à la concurrence des lignes de bus et de métro : les investissements publics ne doivent pas profiter aux parasites, comme c’est le cas avec les autoroutes. Il faut municipaliser tous les services publics qui peuvent l’être (Vélib, cantines scolaires et collecte des ordures ménagères dans certains arrondissements) et sanctuariser la fourniture de l’eau (Eau de Paris). Un audit doit permettre de vérifier les conditions de signature des grands contrats de partenariats public-privé qui se sont multipliés pour le plus grand profit des investisseurs privés – les Halles avec Unibail ou la Fondation Louis Vuitton avec LVMH –, et de les remettre en question si nécessaire.
Souveraineté solidaire
Le nombre de sans-abris dans les rues de Paris est un scandale, à la fois moral et sanitaire. L’Etat ne s’occupant pas suffisamment de ce problème qui relève pourtant de sa responsabilité, la Ville doit pallier sa défaillance pour promouvoir la réinsertion par le logement sur le modèle finlandais.
La question du logement en général doit être prise à bras le corps. Paris est en train de devenir un paradis de la spéculation immobilière et un parc d’attractions pour touristes. Pour mettre fin à cette dérive, la Ville doit demander au préfet la réquisition des innombrables locaux vacants et prendre des mesures strictes contre les locations temporaires type Airbnb, sur le modèle de Barcelone ou de New York. Les logements insalubres doivent être expropriés et transformés en logements publics sociaux et intermédiaires. Nous proposons que ces derniers soient créés prioritairement dans les arrondissements qui en comptent le moins et attribués avant tout à ceux qui font fonctionner la ville : enseignants, ASEM, puéricultrices, éboueurs, policiers, infirmiers, aides-soignants, égoutiers, agents des transports en commun, etc.
Enfin, la grande ville est paradoxalement le lieu de l’isolement social : de nombreux Parisiens vivent seuls et n’ont de liens que professionnels. La Ville doit promouvoir la convivialité de quartier en valorisant les événements, les associations et les commerçants qui la font vivre.
Souveraineté sanitaire et environnementale
Trop de poisons compromettent la santé des Parisiens : plomb et amiante doivent être éradiqués des bâtiments municipaux. La pollution de l’air est une catastrophe pour la santé, en particulier celle des enfants, de plus en plus nombreux à souffrir d’asthme. Les solutions adoptées jusque-là pour décourager l’usage de la voiture ont mené à la congestion généralisée de la ville, ce qui ne fait qu’aggraver le problème. En semaine, il faut empêcher le déplacement individuel en voiture pour convenance personnelle, afin de laisser la voie libre à ceux qui ne peuvent pas faire autrement : artisans, taxis, VTC, livreurs, transports en commun, médecins, travailleurs venant de zones mal desservies… Pour cela, il faut créer un permis de circuler dans Paris, gratuit mais lié à une impossibilité de se déplacer autrement. Le week-end, la circulation doit rester libre.
La Ville doit enfin développer sa résilience au changement climatique en supprimant les passoires thermiques, en développant le chauffage urbain et en végétalisant au maximum pour éviter les îlots de chaleur lors des canicules, par exemple par la création de cours oasis. Il faut pour cela procéder par des interventions directes conventionnées avec les propriétaires et copropriétaires, avec des travaux payés et contrôlés par la Ville, plutôt que par des subventions qui ne font que nourrir les effets d’aubaine.
Souveraineté assumée et partagée
Paris est la seule grande ville française qui n’a pas le droit de se doter d’une police, alors même que la délinquance a augmenté de plus de 10 % en 2019 et que la police nationale, victime de décennies d’austérité, ne remplit pas correctement les fonctions de police de proximité. La Ville doit exiger ce droit avec force. La police municipale, dotée de moyens adéquats, aura pour mission d’assurer la paix sociale dans les quartiers de Paris en luttant contre la délinquance du quotidien, mais surtout contre les violences et les incivilités, notamment celles dont sont victimes les femmes.
Enfin, le territoire de la Ville de Paris est petit, comparé à celui des autres grandes métropoles mondiales. Par le passé, il s’est agrandi au fur et à mesure de l’extension de la ville. Mais depuis 1860, ce mouvement s’est arrêté, bloqué par des féodalités locales et générant de fortes disparités de ressources fiscales. Nous proposons de mettre fin à cette absurdité et à l’usine à gaz que constitue l’établissement du Grand Paris. L’extension doit prendre la forme d’une intégration des communes limitrophes qui deviendraient des arrondissements de Paris.
Paris fut jadis le foyer rayonnant de la liberté et de l’égalité. Elle est le creuset où s’est forgée la fraternité des citoyens, de la prise de la Bastille à la libération de la ville par elle-même en 1944. Elle doit le rester. Pour faire vivre notre vision, nous invitons tous ceux qui, sans position dogmatique, rêvent d’une ville plus juste, plus protectrice des faibles, plus propre et moins dangereuse, à nous rejoindre au sein de listes citoyennes.
Premiers signataires :
Clarisse Bally – Enseignante.
Benoît Bouet – Investisseur social.
Anne Clertant – Professeur de lettres à la retraite
Régis de Castelnau – Avocat, essayiste, enseignant, fondateur du syndicat des avocats de France, chevalier de la Légion d’Honneur.
Mohand Dehmous, Ingénieur retraité, groupe Hébert, Paris 18ème.
Olivier Delorme – Ecrivain et historien.
Youssouf El Alaoui – Etudiant.
Claude Faubert – Retraité, chercheur expert à l’INSEE.
Benjamin Foissey – Agent public
Beatrice de Gourcuff – Dirigeante d’entreprise.
Pedro Guanaes Netto – Entrepreneur.
Youcef Hadbi – Architecte.
Augustin Herbet – Etudiant.
Antonin Hoffman – Etudiant.
Jean-Charles Hourcade – polytechnicien, ancien directeur de la Technologie et de la Recherche du groupe Thomson, ancien Président de France-Brevets.
Jean-Phillipe Immarigeon – Avocat, essayiste.
Rabah Kettouche – Ecrivain.
Djordje Kuzmanovic – Analyste géopolitique, Président de République souveraine.
Gaëlle Meunier – Fonctionnaire.
Fabien Nony – Fonctionnaire.
Henri Pena-Ruiz – Philosophe, écrivain.
Nadia Remadna – Présidente de l’association La brigade des mères.
Jacques Sapir – Economiste, Directeur d’études à l’EHESS.
Claude Sauton – Informaticien retraité, militant associatif quartier de la Goutte d’or.
Véronique Truong – Avocate.
Pour participer des listes République souveraine vous devez valider la charte ci-dessous mais aussi les grand principes de la charte Anticor disponible ici.
Pour rejoindre nos équipes ou proposer votre candidature sur l’une de nos listes parisiennes, merci d’écrire à municipales2020@republique-souveraine.fr